Tanguy Benoit (né en 1997 à Rillieux-la-Pape, en France) est un artiste basé à Genève, en Suisse. À travers ses installations, ses jeux vidéo et ses films, il explore les récits culturels et environnementaux liés aux représentations du paysage telles qu’elles apparaissent dans les médias du divertissement et en particulier au cinéma. Ses projets intègrent souvent des prototypes de dispositifs de visionnage et des dioramas dont l’aspect des structures en bois d’œuvre évoque les coulisses d’un décor en construction et souligne sa matérialité.

Les travaux récents de Benoit sont des reconstructions de lieux qu’il n’a jamais visités physiquement, élaborées à partir de recherches documentaires, de récits fictifs et de spéculations. Dans Sandbox (2024), par exemple, il s’appuie sur des images satellites, des données cartographiques, des extraits de films et des archives pour cartographier la région de Monument Valley. De cette démarche, naît un court métrage dans lequel se superposent des fragments narratifs empruntés à la mythologie navajo ainsi qu’aux histoires minières et cinématographiques de la région. Dans les productions de Benoit, la présence humaine se manifeste de façon indirecte : à travers des traces, des ruines, des terrains altérés ou encore, comme dans Tumbling Tumbleweed (2021–2024), via des doublures non humaines. Cette série de simulations développées avec des logiciels de jeu vidéo met en scène un buisson invasif à travers les reconstitutions de décors emblématiques utilisés par Hollywood pour façonner des récits d’appropriation territoriale. En évitant la représentation de la figure humaine, Benoit aborde la manière dont l’idée d’espaces vides ou non revendiqués a historiquement soutenu les idéologies coloniales expansionnistes.

Tanguy Benoit est diplômé de la Haute école d’art et de design de Genève. Il a exposé au centre d’art de la Villa du Parc à Annemasse, en France (2024). Ses projets ont été représentés par imagespassages lors du Festival NuméricA à La Turbine d’Annecy, en France (2024), et ont fait l’objet d’une commande pour l’exposition We Crave Blood (2023) de Noam Toran, à la RawArt Gallery de Tel Aviv, en Israël. Depuis 2021, il intervient en tant que tuteur invité dans le master Espace et Communication de la HEAD – Genève, où il participe à plusieurs ateliers pédagogiques et projets de recherche menés par les étudiants.